Le mois de septembre était déjà bien avancé et les devoirs coulaient à flots pour les pauvres cinquièmes année. Quoi de plus normal en même temps. Cette fois, ce n’était pas de simple examen de fin d’année … Les BUSE quand même … Enfin, pour Alyss, s’était du pareil au même. Elle n’était pas le genre de fille à stresser, et partait confiante. Ou du moins, avec le sentiment qu’elle y arriverait quoi qu’il se passe. Elle avait d’ailleurs du mal à comprendre l’origine du stresse des élèves … Cependant, pour le moment, ce n’était pas son plus gros soucis.

Parce qu’avec « la bombe » lâchée par Gossip Witch à Poudlard, sa vie avait été quelque peu chamboulée. D’abord, le journal consacra un article sur elle. Même si elle s’en fichait un peu, la phrase était sortie de son contexte, ce qu’elle n’appréciait pas … Les rumeurs, elle n’aimait pas tellement. Tout pour descendre une personne, pour la faire passer pour son contraire. Et quant au conseil de Gossip … Se décoincer, mais bien sûr. D’abord, elle était très bien comme elle était et cela ne dérangeait pas tant de gens que ça, puisqu’elle avait de très bon amis. Oh, bien sûr, elle avait eu droit à des remarques assez déplacées de la part de quelques garçons qui se croyaient intelligent … C’est sûr que dès qu’on parle d’érotisme, certains débarquent tout de suite … Gardant son calme, don qu’elle avait et qui lui était bien utile, Alyss répondait poliment, sans s’énerver. Après tout, Gossip aurait beau dire tout ce qu’elle voulait, la Serdaigle ne changerait pas. Non, ce qui la blessa le plus, c’est l’article sur le beau Zepelin, l’amour de sa vie … Elle savait qu’il était très convoité et qu’elle avait peu de chance de tomber dans ses bras un jour, mais le fait de savoir qu’il avait embrassé une autre qu’elle … Ca la rendait folle. Depuis peu, Alyss avait découvert qu’elle était un peu jalouse … Du moins, en ce qui concernait Zepelin. C’est drôle comme l’amour peut changer les gens … Surtout des gens comme Alyss, sans problème.

Zepelin, c’était tout une histoire. Une histoire destinée à se finir mal. Parce qu’il avait quelqu’un d’autre en vue, apparemment, et Alyss était persuadée de connaître l’heureuse élue. Et cela faisait d’autant plus mal que cette fille, la Serdaigle la connaissait très bien. Elle avait remarqué il y a un moment déjà que lui et Loraleen, sa grande sœur et confidente, étaient très proches. Et que Loraleen s’intéressait beaucoup à Zepelin. Donc, pour Alyss, il n’y avait aucun doute : c’était d’elle dont Gossip Witch parlait. Et elle avait beau se dire que c’était bien ainsi, que ces deux personnes qu’elle appréciait beaucoup étaient heureux, cela ne marchait pas. Elle ne pouvait pas se réjouir de leur bonheur. D’ailleurs, elle avait depuis peu cessé de parler à Loraleen. Après tout, si c’était pour fondre en larmes ce ne valait pas le coup. Bien sûr, si sa grande sœur de cœur venait la voir, elle ne la rejetait pas … Quoique. Elle était de plus en plus froide avec elle. Et avec les derniers évènements, cela n’allait pas en s’améliorant. Au contraire. Alyss se surprenait même à fuir la salle commune des Serdaigles pour éviter de la rencontrer. Et du coup, les moments qu’elle passait seule avec Zepelin devenait de plus en plus rare. La vie était parfois compliquée … Alyss en avait marre de se prendre la tête, alors que ce n’était pas dans son habitude, et surtout, elle en avait marre de ne plus pouvoir se confier à Loraleen. Parce que mine de rien, sa présence lui manquait.

Alyss poussa un long soupir dans la bibliothèque. Elle venait de finir ses devoirs de la semaine, contrairement à ses amis. Après avoir longtemps observé le plafond, elle décida de sortir, de prendre l’air. Cela valait mieux que de penser à Zepelin, à Loraleen, et cette stupide Gossip Witch qui avait tout aggravé. Et se promener allait lui faire du bien. Elle rassembla ses affaires et dit aux autres qu’elle les rejoindrait plus tard et au pire pour le dîner. Il devait être quatre de l’après midi, cela lui laissait du temps pour se reposer l’esprit … Elle passa en vitesse dans son dortoir, histoire de prendre une veste et déposer ses affaires de cours. Elle ne garda que sa baguette – en bonne sorcière qu’elle était - et partit vers le parc, endroit reposant où elle pourrait peut être penser à autre chose. Ce qui n’était pas gagné.

Il ne faisait pas très beau, mais cela convenait parfaitement à Alyss. Ce qu’elle cherchait, c’était un peu de calme, de solitude. Zepelin et Loraleen occupait tout son esprit en ce moment, et cela allait de pire en pire. Pourquoi n’arrivait-elle pas à être heureuse pour eux ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit amoureuse aussi ? Et si elle se faisait des idées ? Si Loraleen n’était finalement pas l’élue ? C’était une hypothèse à ne pas écarter … Mais Alyss était plutôt observatrice et elle avait très bien vu que les deux là se tournaient autour. C’était même flagrant … Mais si elle avait tout faux, elle aurait tout gâché avec Loraleen, par simple jalousie … Ou envie. En fait, Alyss, bien que très censée, avait du mal à avouer qu’elle était jalouse d’un personne qu’elle adorait. C’était très dur à réaliser … Et la magie ne pouvait même pas aider dans ces situations … Pouaah c’était tellement injuste.

Alyss marchait sans vraiment faire attention où elle allait, répondant vaguement à des « salut » de temps en temps. Le parc était agréable. Elle aimait beaucoup y dessiner, il y avait toujours de belles choses à voir … Sauf que là, elle ne s’attendait vraiment pas à trouver une personne qu’elle ne voulait absolument pas voir. Du moins, elle ne l’avait pas vraiment vu. C’était plutôt l’inverse d’ailleurs. Et voilà maintenant qu’on l’appelait … Sans qu’Alyss n’y fit attention. Elle avait répondu à tellement de gens en même temps. Problème en vue ? Certainement. L’appel devenait de plus en plus insistant, et Alyss finit par entendre que c’était elle qu’on appelait. Elle s’arrêta, se retourna brusquement et se prit de plein fouet la personne qu’elle reconnut imédiatement. Nom d’un chaudron ! Loraleen était là.

L’effet de la bombe lâchée par Gossip Witch n’était toujours pas dissipée, les gens étaient tellement curieux qu’un jour ca les perdra croyez moi ! Non mais franchement, chacun sa vie non ? Cependant, ca n’as pas empêcher Loraleen d’aller jeter un coup d’œil à ses fichues rumeurs. En même temps, partout elle entendait « mais oui j’te dis il a embrassé quelqu’un, et une serdaigle à ce qu’il parait » ; ou encore « tiens, c’est clair GW à raison, elle devrait se décoincer la petite » et j’en passe alors forcément tout ceci est gentiment allé titiller sa curiosité. Elle alla donc lire comme tout ces confrères et consœurs se ramassis d’idioties. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’Alyss, sa petite sœur - de cœur - avait été prise pour cible de même que Zepelin - je me passe de commentaire vous avez compris - deux personnes qu’elle aimait beaucoup. Loraleen s’attarda sur les dernières phrases, écarquillant les sourcils gros comme des soucoupes: « Cherchez bien ce n’est pas si dur » bon sang ! En plus elle incitait les gens à fouiner ! Mais d’ailleurs, comment pouvait-elle savoir ? Comment l’avait-elle apprit ? C’est impossible dans cette salle ils n’étaient que tout les deux à ce qu’elle en sache, il n’y avait personne d’autre… cette gossip était parfois franchement surprenante si ce n’est même trop, elle était pleine de surprise et ca c’était pas bon pour nous… vraiment pas bon. N’empêche, les souvenirs de cette soirée étaient gravés à tout jamais dans sa mémoire et là, à l’instant même, elle prenait plaisir à y repenser, un petit sourire étira ses lèvres puis elle soupira en rouvrant les yeux - qu‘elle avait au préalable fermés -… jusqu’à ce qu’elle s’aperçoit que deux filles en face l’observait d’un air mauvais, celle-ci piqua un fard, baissa la tête et fonça droit devant puis monta les escaliers deux par deux sans aucune fois se retourner.

Arrivant dans un couloir désert elle se mit à penser à ce que cette gossip avait lancé sur Alyss, et commença sérieusement à s’inquiéter pour celle ci, ce devait faire une éternité qu’elles n’avaient pas parlé toute les deux, ce qui était bizarre car Alyss avait toujours quelque chose à raconter à Lora aussi futile soit-il elle venait son grand sourire scotché sur son visage et commencer à parler, parler et encore parler, ce qui manquait cruellement à Loraleen… C’était une crise d’adolescence en retard ? Lora aurait-elle fait quelque chose de mal ? Qui lui aurait déplut ? Ou encore fait du mal ? Elle n’en savait rien et à chaque fois qu’elle espérait la voir dans la salle commune aux heures dites «  de pointe » - lorsque les élèves sont forcés à un moment d’être tous réunis dans la salle commune - celle-ci n’y était pas ou passait si vite que lora n’avait pas le temps de l’interpeller. Par ailleurs, en plus d’être distante et muette elle devenait aussi froide, très froide et ca Lora’ avait vraiment du mal avec ca, plus un sourire, un clin d’œil lorsqu’elle se croisait et ca franchement ca faisait mal…

Et puis c’était quoi cette histoire d’érotisme ? Non mais ca aussi ca avait le don de la frustrer ! Si Alyss lui parlait encore, elle le saurait et arrêterait de se faire des films, des idées saugrenues, non mais aussi comprenez là, elle entend dire que sa dite petite sœur clame haut et fort qu’elle n’est pas érotique au point même qu’il y’ai des fuites et que ca soit publié dans le journal de la gossip ! Il y’a de quoi « paniquer » et se demander pourquoi elle l’a dit mais surtout qu’avait-elle fait ? Haan, voilà tant de questions qui restaient sans réponses ! Et qui l’angoissait… elle espérait de tout cœur qu’elle n’ai pas fait de conneries mais bon ce n’était pas dans le genre d’Alyss d’en faire… quoique depuis quelques temps…elle ne la reconnaissait plus tellement… han Alyss, ma chère Alyss…

Les yeux de Loraleen s’embuèrent quelques instant avant de se ressaisir, elle à toujours été très sensible donc hein, puis elle monta dans la salle commune voulant s’avancer dans ses devoirs pour profiter de son dimanche. Elle arriva devant l’éternelle gargouille qui lui posa l’éternelle question destiné à « enrichir l’esprit » y répondit d’un air las et morne mais d’une rapidité surprenante qui étonna la gargouille qui lui fit un compliment qu’elle n’entendit qu’à peine. Lora’ se laissa tomber sur une chaise prêt d’une fenêtre sorti ses affaires et gratta le papier pendant plus d’une heure avant de décider que son cerveau allait finir par lâcher si elle continuait, de plus, les runes commençaient à lui monter à la tête de même que l’arithmancie. La jeune serdaigle lâcha sa plume et s’appuya sur le dossier de sa chaise le regard tourné vers l’extérieur: le temps n’était pas superbe, gris, terne, morne… tout comme son humeur ce qui donc n’arrangeait en rien son moral. De la journée, elle n’avait vu ni Alyss - ce qui en soit ne l’étonnait pas - ni Zepelin… et ca c’était aussi plus que déprimant, un simple sourire de sa part parviendrait à relever le niveau, croiser ses yeux bleu… dieu qu’elle en rêvait en cet instant.


La demoiselle rassembla ses affaires, nettoya les quelques tâches d’encre sur la table, posa son sac et se dirigea vers le parc: un coin de verdure, de calme - comme si elle n’en avait pas eu depuis le début de la journée… en effet, celle-ci avait dit à ses amies qu’elle avait envie de passer la journée seule - mais surtout de solitude. Tout en marchand, elle senti l’air frais du mois de septembre sur ses joues faisant virevolter aussi bien sa cape de sorcier que ses cheveux couleur chocolat. Elle aperçut un arbre qui ferait largement l’affaire pour cette fin d’après-midi, s’assit et ses pensées faisaient l’aller-retour entre Alyss et Zepelin. Lorsque que subitement Alyss lui apparut non loin d’elle, c’était le moment ou jamais d’engager la conversation: elles étaient seules toute les deux. Et puis, elle voulait des explications maintenant, elle n’en pouvait plus de cette tension, ce n’était pas « normal » elles étaient si proches, si fusionnelles d’ordinaire qu’un petit soucis ne pouvait pas venir tout gâcher, tout détruire d’autant plus que si elles avaient des différents à régler, il leur suffisait de parler ! Ce n’était pas sorcier - sans aucun mauvais jeu de mot hein - pas vrai ? Loraleen prit son courage à deux mains, se leva et appela sa petite sœur.

loraleen ▬ Alyss ! Alyss ! Aaaalyss !! Dit-elle ou plutôt cria-t-elle tout en s’avançant vers la dite Alyss qui n’avait même pas daigné lui répondre. Tu ne m’a pas entendue ? Demanda-t-elle en cherchant son regard - que celle-ci fuyait évidement - Alyss parle moi, qu’est-ce qui ne va pas ? Répond moi s’il te plait…

Alyss se maudit. Pourquoi, pourquoi avait-il fallu qu’elle sorte ? Sans escorte ? Sans garde du corps ? A quoi avait-elle pensé ? Elle aurait dû demander à l’une de ses amies qui était à la bibliothèque en même temps qu’elle de l’accompagner dehors. Parce qu’Alyss était persuadée que si Loraleen l’avait abordé, c’était parce qu’elle était seule ... Si elle était en bande, elle n’aurait certainement pas voulu la déranger, pour lui demander des comptes qui plus est. La prochaine fois, elle organiserait carrément un barrage. Absurde peut être, mais si c’était la seule solution pour échapper à Loraleen, cela lui convenait. Mais maintenant, elle ne pouvait plus reculer … Elle poussa un grand soupir et se força tant bien que mal à la regarder dans le yeux, pour paraître le moins lâche possible. Alyss n’aimait pas les affrontements, les conflits ou toutes sortes de guerre, alors elle les évitait de mieux qu’elle pouvait. Néanmoins là, elle ne pouvait pas faire autrement que de tout régler … Ou de tout faire empirer.

- Pardon, commença-t-elle d’une petite voix, j’étais plongée dans mes pensées …

En temps normal, quand elle ne se sentait pas bien disons, elle sautait dans les bras de Loraleen, pour avoir un peu de réconfort, un peu de soutien. Là, elle en avait envie, certes, mais ce serait illogique et Alyss se sentirait encore plus mal, vis-à-vis de Loraleen … La pauvre risquait de ne plus rien comprendre à son comportement. Un jour, Alyss la fuit, l’autre elle cherche un contact physique. Et puis, elle avait toujours l’article de Gossip Witch en tête …

La jeune Serdaigle occulta volontairement toutes les autres questions, parce qu’elle ne voulait pas y répondre tout simplement. Ce qu’elle souhaitait, c’était que cet entretien se termine rapidement et sans trop de casse surtout. Le fait qu’elle ne veuille plus parler à sa grande sœur de cœur pour le moment ne voulait pas forcément dire qu’elle voulait couper les ponts définitivement. Non, elle voulait seulement une pause, le temps d’oublier la relation entre Zepelin et Loraleen. Ce qu’elle n’arrivait pas, évidemment. Elle avait tout essayé pourtant. Avoir d’autres passe-temps, faire de nouvelles connaissances, essayer de nouvelles choses - qui ne contredisent pas les règlements soit dit en passant -, s’intéresser à un autre garçon … Cette dernière option était tout bonnement impossible. Quoiqu’elle fasse, ses pensées la ramenait auprès de Zepelin – et même dans les bras du beau Serdaigle. Grandir, c’était vraiment dur parfois. Surtout quand les histoires d’amours n’étaient pas une réussite. Surtout quand les gens que vous aimez vous trahissent, sans le savoir. Loraleen avait peut être rien remarqué à propos de ses sentiments. « Qu’est ce qui ne va pas ? » … Eh bien, ce n’était pas compliqué. Enfin, il y avait compliqué et compliqué. Disons que pour Alyss, la situation était claire. Loraleen aimait Zepelin, et Zepelin aimait Loraleen. C’est en allant plus loin que cela devenait compliqué. Alyss aimait Zepelin, mais aussi Loraleen, en tant que grande sœur. Ne plus fréquenter Loraleen était peut être une réaction futile, mais c’était la seule que la jeune Serdaigle avait trouvé pour que la situation devienne plus … Vivable. Après, elle avait pensé à établir un campement permanent à la bibliothèque, histoire d’améliorer sa culture sur le monde magique, et surtout pour oublier Loraleen ainsi que pour ne plus avoir aucune pensée pour Zepelin. Sauf qu’elle rapportait tout ce qu’elle lisait à lui. En gros, elle était face à un impasse. Impasse avec un féroce Magyar à Pointes au bout.

Alyss garda le silence, en regardant tour à tour Loraleen, puis ses chaussures. Elle était très gênée par cette confrontation parce qu’elle savait parfaitement que les sentiments ne se contrôlent pas et que ce n’était pas la faute de Loraleen si elle, Loraleen, était amoureuse de Zepelin. Du coup, Alyss se sentait vraiment stupide … Elle comprenait beaucoup de choses, elle était très intelligente, elle contrôlait tout ce qu’elle faisait, tout ce qu’elle essayait. Tout, sauf ses nouveaux sentiments, trop frais, trop durs. Et elle n’avait pas du tout l’habitude de ce manque de contrôle. Aussi, elle aurait voulu avoir le temps de préparer mentalement tout ce qu’elle aurait voulu dire à Loraleen, histoire qu’elle ne gâche pas tout. Du temps, elle en avait eu, mais pas assez.

Deux solutions s’offraient à elle : d’abord, elle pouvait s’enfuir en courant, en espérant que Loraleen ne la suive pas. Elle avait vraiment l’air de vouloir tout arranger … C’était facile pour elle en même temps. Quoiqu’il se passe, elle sortirait gagnante puisque Zepelin l’aurait choisit. Alors qu’Alyss, elle devrait rester spectatrice, elle ne resterait qu’une simple amie. La deuxième solution serait donc de tout dire, de tout avouer, y compris ses vrais sentiments pour Zepelin, chose dont personne – à sa connaissance - n’était au courant, même pas sa meilleure amie. C’était peut être le bon moment après tout ? Alyss regarda alors Loraleen une dernière fois et se mit à trembler. Trembler de quoi ? De rage, de colère certainement … En fait, même elle ne le savait pas. En voyant ses yeux, Alyss avait envie de lui sauter au cou pour pleurer, pleurer à n’en plus finir, mais elle avait aussi envie de sortir sa baguette, afin de réaliser un bon sortilège de jambencoton ou quelque chose du genre … Non, ce n’était pas du tout le bon moment pour parler. Parler … Pour dire quoi ? « Tu m’as volé mon premier amour » ? Non, certainement pas. Après tout, Loraleen ne savait même pas qu’elle avait des sentiments pour Zepelin. Comme tout le reste de Poudlard, elle devait penser que c’était juste de très bon amis, réunis par leur passion pour le dessin. C’était ce que Zepelin pensait après tout …

Si elle restait une seconde de plus, elle allait fondre en larmes. Si elle restait, elle allait certainement tout raconter, même ce qu’elle voulait garder secret. Si elle restait, elle allait gâcher sa dernière chance de renouer le dialogue avec Loraleen de même toute chance que tout redevienne normal. Elle allait tout gâcher parce qu’elle ne contrôlerait pas ses paroles. Elle avait beau être très calme naturellement, elle n’arrivait plus à continuer à encaisser. Les larmes aux yeux, elle regarda Loraleen un long moment. Alyss lui en voulait énormément. Que faire maintenant ? Continuer à se regarder sans un mot? S’excuser d’un comportement déplorable ?Tout dire ? N’en pouvant plus, elle fit volte-face et d’un pas pressé, elle essaya de partir loin de sa grande sœur.

Après que Loraleen eut appelé sa petite sœur, celle-ci prit son temps pour se retourner… mais à quoi elle pensait au juste ? Cette situation devenait franchement ridicule ! Pourquoi fallait-il qu’elle réagisse comme ca ? Mais surtout par rapport à quoi ?! C’était à faire exploser les nerfs de quelqu’un et encore plus d’un Serdaigle: eh oui, le pire pour ces élèves appartenant à la maison de cette chère Rowena c’était de ne pas comprendre, si si je vous l’assure. Ne pas comprendre était, pour la majorité de ces élèves là, un cauchemar, une horreur, étant donné qu’ils étaient sensé tout comprendre, tout savoir…ou du moins, essayer. A croire qu’ils n’étaient bon que pour de la théorie et la pratique non…. De plus, plus le temps passait et plus elle avait l’impression qu’Alyss cherchait réellement à la fuir, pourquoi ? Là non plus elle n’avait pas de réponse…

Plusieurs minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles Loraleen put détailler le mouvement des cheveux d’Alyss au vent, puis cette dernière daigna enfin se retourner pour prononcer des mots franchement pas valable dans cette situation… « Pardon, j’étais plongée dans mes pensées » Comment pouvait-elle croire que cela suffirait ? Loraleen voulait une explication claire et précise, et non un « pardon » dans le vent ! Oui, c’était dans le vent, elle était même certaine qu’Alyss ne le pensait pas sinon celle-ci l’aurait au moins regardé dans les yeux, là c’était des coup d’œil pour se donner l’air moins lâche qu’elle ne l’était. Loraleen ne comprenait vraiment pas ce qu’elle avait, elle ne la reconnaissait limite plus. Alyss n’était pourtant pas le genre « lâche »  et dégonflée or là c’était ce qu’elle faisait et lui montrait: elle avait un problème, plutôt énorme vu comment elle agissait et surement avec Loraleen, et ne lui disait rien et préférait la solution lâche et facile: fuir alors qu’elle savait pertinemment que Loraleen ne la jugerait jamais ni se vexerait au contraire, elle essaierait de trouver une issue, un quelque chose quoi. En plus, c’était LE moment, elles étaient toutes les deux, oui car Loraleen ne serait pas allée demander des comptes à Alyss si elle avait été avec sa bande d’ami, oui elle n’aurait pas voulut la déranger. Or maintenant, qu’elles étaient là, elle ne se priverait pas….

En temps normal et avec une autre personne, Lora aurait laissé tomber, après tout si quelqu’un avait un problème avec elle, il lui suffisait de venir la voir et ils le règleraient sinon tant pis. En fait, elle ferait mieux de ne pas dire ca, car la dernière fois elle a eut affaire à Llyana, la furie blonde et cousine de Zepelin, pour un «  règlement de compte » enfin c’était surtout la blonde qui avait un compte à régler et elle l’avait réussi à l’envoyer à l’infirmerie. Bref, là ce n’est pas le cas, Alyss n’oserait jamais sortir sa baguette pour faire du mal à Lora’ et pareil pour Lora, elle ne le pourrait pas, elle serait même capable de se laisser faire pour ne pas lui faire de mal tellement elle l’aimait c’te gosse. D’ailleurs, « en temps normal » Alyss lui aurait directement sauté dans les bras en guise de réconfort or là elle maintenait la distance.

Le silence avait beau devenir pesant, Lora ne quitta pas des yeux sa jeune sœur qui, elle, baissait la tête, contemplant ses chaussures, non, elle ne s’en sortirait pas si vite et pas aussi facilement, elle resterait là toute la journée s’il le fallait mais elle ne partirait pas, elle voulait des réponses et elle finira bien par les avoir. Même si Alyss les occultaient avec brio. La jeune serdaigle lisait dans les yeux de sa compère qu’elle n’avait ni envie de parler ni même de s’expliquer mais juste de mettre fin à cette conversation qui la mettait dans l’embarras.

De loin, la scène pouvait paraitre étrange et à la fois ridicule. On voyait de jeune femmes face à face, l’une regardant l’autre sans ciller et l’autre regarder ses chaussures - sans ciller elle aussi - il y’avait de la distance entre elle ce qui rendait la chose encore plus absurde et comique. Et bien évidement aucune d’entres elles ne parlait.

Loraleen se plongea elle aussi dans ses pensées, réfléchit, puis subitement l’image de Zepelin lui souriant apparut dans son esprit, celui-ci - ou plutôt cette pensée, l’apaisa et remercia le ciel de ne pas être dans cette situation avec lui, de toute façon, elle savait que même si ils s’étaient retrouvés dans cette situation, ils auraient vite réglé l’affaire en parlant, discutant, mettant à plat les choses. Mais, lui qu’aurait-il fait dans cette situation ? Qu’aurait-il dit ? Peut être aurait-il essayé de s’approcher ? - non Alyss aurait fuit voire même reculé - de réengager la conversation ? Han ! Elle n’en savait rien, peut être même qu’il n’aurait rien fait, qu’il aurait laissé Alyss tranquille, la laisser réfléchir, et revenir quand elle s’en sentirait prête… ne pas la forcer à s’expliquer…

Cependant, Lora’ n’eut pas le temps d’achever sa réflexion, qu’elle vit Alyss la regarder droit dans les yeux - pour une fois - mais les siens emplit de larmes. celle-ci la dévisagea pendant un long moment, durant lequel Lora perdit tout ses moyens, elle ne savait pas ce qu’il convenait de faire, elle commença également à se sentir mal, pensant que tout ceci était de sa faute et ca devait l’être vu comment Alyss la regardait: Alyss lui en voulait, beaucoup même… mais pourquoi eut-elle envie de demander mais sa gorge était tellement nouée qu’elle ne put. Puis soudainement, Alyss fit volte-face et parti d’un pas plus que pressé dans la direction opposé de celle ou était Loraleen…

Que faire maintenant ? Lui courir après ? La rattraper pour la réconforter et peu importait la raison qui l’a mettait dans cette état là du moment qu’elle était là pour elle ? Oui voilà, peu importait la raison, elle devait faire comme elle l’avait toujours fait: la soutenir, l’aider, la rassurer, la consoler, bref tout ce qu’une « grande sœur » devait faire pour sa « petite sœur » - certes elles n’étaient pas vraiment sœur, enfin biologiquement parlant mais c’était pareil, ca revenait au même pour elles.

loraleen ▬ alyss attend. Dit-elle plus pour elle même qu’autre chose avant de se mettre à courir pour la rattraper. Une fois à côté d’elle, Lora se jeta limite sur elle et la prit dans ses bras. Elle ne savait pas si c’était ce qu’alyss voulait -à savoir du réconfort- mais au moins elle y aurait mi du sien, elle aurait essayé.

Ce qui arriva fut très prévisible : Loraleen rattrapa Alyss rapidement. Ce qui surprit la jeune Serdaigle, c’était que sa grande sœur la prit dans ses bras. Alyss resta immobile un moment, un peu déconcerté. Ses larmes coulaient à présent et elle tremblait. Elle se mordit la lèvre inférieur, signe qu’elle ne savait vraiment plus quoi faire. Elle avait à présent la certitude que Loraleen voulait l’aider, la réconforter ou essayer quelque chose … Alyss n’était pas bête, ni enfermé dans une et même pensée. Et même si Loraleen était la cause de tous ces problèmes – ou du moins, une des causes principales – elle arrivait à reconnaître qu’elle avait le mérite de vouloir arranger les choses, sans être au courant de ce qui n’allait pas.

Alyss se détacha alors de l’étreinte de Loraleen, doucement cependant. L’heure des explications, c’était maintenant ? Face à cette étreinte, elle avait tendance à vouloir céder, tout raconter, même son amour caché pour Zepelin. Mais qu’arriverait-il ensuite ? Alyss craignait peut être plus l’après que le présent. Loraleen la jugerait différemment, assurément. Elle porterait un autre regard sur elle. Et peut être qu’elle en parlerait à Zepelin … Quoique, Alyss n’en était pas certaine, car elle avait confiance en sa grande sœur, malgré tout ce qui pouvait se passait. Assez contradictoire, n’est ce pas ?

Elle prit alors une grande aspiration, histoire de se donner du courage. Trouver quelque chose à dire … Par où commencer ? Quelle bonne question … Alyss fut alors coupé dans son élan. C’était comme si elle se trouvait au bord d’un précipice, où elle était pourchassée par une horde d’hypogryffes furieux. Et elle devait choisir entre le précipice et les hipogryffes. Affronter ses problèmes ou fuir, encore. D’un pas moins rapide, voir même digne d’un escargot, elle recommença à avancer. Pour l’aider à réfléchir, ou mieux : trouver un ami qui l’appellerai, forçant Alyss à quitter Loraleen. Mais tout ça ne servirait à rien. Rien du tout, sauf à aggraver la situation. Quoiqu’il arrive, il y aurait des conséquences. Lourdes ou pas, c’était à elle de décider. Les explications, Loraleen ne les avait pas, et c’était à Alyss de se conduire en adulte, et de tout raconter dans l’unique but de tout régler. Se conduire en adulte … La bonne blague ! Parfois, on lui reprochait justement d’être trop mature et de penser comme une « grande personne ». Pourtant, là, elle n’y arrivait pas. Et le silence qui régnait était de plus en plus pesant. Alyss reprit une longue inspiration, essuya ses larmes avec une manche de son uniforme et murmura d’une voix quelque peu hésitante.

- C’est pas facile …Tu as le bon rôle dans l’histoire …

Alyss s’attendait maintenant à des tas de questions, de toutes sortes. Elle continua de regarder ses chaussures, tout en avançant. Il fallait qu’elle réfléchisse à toute vitesse, pour trouver une solution, une vraie. Elle ne pouvait quand même pas lui dire la vérité, qu’elle aimait Zepelin. Pas maintenant, c’était beaucoup trop tôt … Même si elle avait déjà beaucoup réfléchi, même si elle s’était fait des tas et des tas de scénarios catastrophes dans sa tête, même si elle avait déjà à moitié renoncer à Zepelin, non, c’était beaucoup trop tôt. Après, peut être que Loraleen trouvera les mots pour l’encourager, ce qu’elle espérait vivement. Même si elle avait le bon rôle.

- Ecoute, je …

Elle ne savait plus ce qu’elle devait dire, ce qu’elle ne devait pas dire. Elle essuya une nouvelle fois son visage rempli de larme, oubliant qu’elle avait un mouchoir dans une de ses poches. Elle qui était si lucide, elle qui était si mature, si responsable … En fait, au bord du précipice, elle n’avait plus aucun courage, elle voulait tout fuir. Elle était loin d’avoir l’âme d’une Gryffondor. En même temps, ces derniers allaient parfois trop loin à cause de leur courage. Alyss, elle, voulait faire le moins de dégâts possible, parce que même si c’était dur, elle souhait que Loraleen trouve le bonheur, même si c’était avec Zepelin. Il n’y avait qu’Alyss pour se prendre la tête avec ceci, pour avoir même une pensée pour le bonheur d’autrui. Beaucoup d’autres filles de son âge auraient totalement coupé les ponts dans le genre de situation, et se battrait pour réussir à récupérer le cœur de l’homme aimé. Alyss, elle, elle pensait à tous les bons moments qu’elle avait passé avec sa grande sœur. D’où le dilemme. Car elle avait passé plein de bons moments avec Zepelin aussi. Choisir le bonheur de deux amis proches ou choisir son propre bonheur ? Un peu altruiste sur les bords, Alyss pensait de plus en plus à la première solution. Sans oublier qu’elle ne voulait pas se mettre à dos Loraleen, Zepelin, ni personne d’ailleurs.

Elle regarda Loraleen et pour la énième fois, elle soupira. Les silences veulent parfois dire plus de choses que les paroles. Comprenait-elle que la situation n’était pas voulu ? Qu’Alyss n’avait pas le choix ? Qu’elle devait se comporter ainsi, sachant très bien que ces évènements étaient tout bonnement ridicule, inutile ? Comprenait-elle qu’Alyss, malgré sa maturité, était encore une enfant, qui ne savait pas comment faire pour tout avouer ? Qui n’en avait peut être pas la force aussi …

Alyss tremblait toujours et continuait de marcher, doucement, ne sachant pas si Loraleen la suivait ou non. Elle allait peut être abandonner. Devant le comportement d’Alyss, elle allait peut être céder avant qu’elle n’avoue tout, ne pouvant plus tout contenir. Dans un sens, Alyss l’espérait vivement. Au moins, il n’y aurait pas d’affrontement, et ce ne serait pas sa faute, du moins en partie. Mais d’un autre côté, ce conflit était inévitable et si Loraleen partait, elle deviendrait peut être son ennemie. Ce qu’Alyss, évidemment, voulait éviter. La situation serait alors inversé et la jeune Serdaigle tenterait tout pour se réconcilier avec sa grande sœur … Dire que tout cela pourrait ne pas arriver, si Alyss arrivait à prononcer une phrase, une toute petite phrase … Elle déglutit, et murmura quelque fois une nouvelle chose, sans regarder Loraleen.

- Je t’aime mais je l’aime aussi …

Ce fut presque inaudible. En vérité, elle se parlait plus à elle-même qu’autre chose. Et cette phrase était même assez énigmatique. Pour que Loraleen devine à qui elle faisait référence, elle devait vraiment être intelligente. Oh, bien sûr, elle l’était, mais peut être pas assez pour tout comprendre. Et pour pas se tromper. Alyss ne l’avait pas fait exprès de dire quelque chose d’aussi mystérieux, mais grâce à cette phrase, elle sentait qu’elle en pouvait plus reculer et que c’était le moment de tout dire. Même si c’était trop tôt, et même si tout allait empirer …

Cela aurait été beaucoup plus simple d’annoncer autre chose, comme dire « écoute Loraleen, je suis enceinte ». Ca oui. Être enceinte, c’était peut être la solution. Car là au moins, ce ne serait pas une impasse. Au moins, Loraleen pourrait faire quelque chose pour elle. Vraiment. Bon, elle serait le centre de toutes les attentions. Mais cela serait plus supportable. Seulement, Alyss n’était pas du tout le genre de fille à tomber enceinte à quinze ans. Et même si c’était vrai, quiconque la connaissait n’y croirait pas. La fille « parfaite » de Poudlard enceinte ? En fait, si, on pouvait y croire et en rire surtout. Et si Alyss le disait maintenant, elle était persuadée que Loraleen n’arriverait pas à y croire. N’y à comprendre ce qui c’était passé dans sa tête. De même que là, elle ne comprenait pas sa soit disant devinette. C’était plus qu’une devinettes, c’était carrément une énigme.

Alyss ne pouvait pas être plus clair. Enfin, si, elle pouvait, mais elle n’y arrivait toujours pas. Pourtant, elle voulait tout avouer, pour tout arranger, pour que tout redevienne comme avant ou pour qu’au moins, il y ait encore un semblant d’amitié entre elle et sa sœur de sœur. Parce que vu comment les choses évoluaient, tout serait fini. Alyss regarda un instant Loraleen partir. Elle abandonnait. Elle était déçue. La jeune Serdaigle hésita un moment, puis elle la rattrapa, lui prenant la main un instant.

- Non, c’est … Attend !

Elle soupira encore une fois, prit une inspiration. De toute manière, il fallait bien sauter un jour ou l’autre, même si en dessous, c’était de l’eau. Là, ce n’était pas une petite flaque, c’était une étendue d’eau, l’océan en fait.

- J’arrive pas à le dire parce que je sais que si je te le dis, rien ne sera plus comme avant, tout sera changé. Entre nous. Ok, j’agis peut être mal ou seulement dans mon intérêt, mais c’est … C’est pas facile, je me déteste pour ne rien faire. J’ai pas la force de tout supporter. Je n’ai plus la force !

Au fur et à mesure qu’elle parlait, des larmes coulaient sur ses deux joues. Alyss essaya de sangloter le moins possible, pour pouvoir articuler au mieux. Elle tremblait toujours mais cette fois, elle soutenait le regard de Loraleen, pour lui montrer qu’elle était sincère, qu’elle ne jouait pas. Revirement de situation ? Peut être pas. Même si elle avait repris – un peu – espoir, elle savait qu’elle mettrait du temps à prononcer à voix haute le prénom de Zepelin. Zepelin. Zepelin. Zepelin. Zepelin. Zepelin. Si elle continuait à penser à ce doux prénom, peut être qu’elle arriverait à le dire, tout haut. Ca marchait parfois. Mais parfois seulement.

Alyss avait presque un air suppliant. Elle espérait, non, elle voulait que Loraleen comprenne rapidement pourquoi c’était si difficile. A la limite, jouer aux devinettes ne la dérangerait pas. C’était peut être lâche, mais plus efficace pour le moment. D’ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi elle ne posait pas plus de question. Elle aurait pu demander qui était la deuxième personne qu’elle aimait, elle aurait dû même. Du moins, c’était l’avis d’Alyss. Maintenant qu’elle réfléchissait un peu, le fait qu’elle abandonne si vite était étrange. C’est sûr que cela faisait un certain temps qu’Alyss l’évitait au maximum mais si elle avait vraiment voulu que tout s’arrange, elle aurait posée plus de question, au lieu d’abandonner. Aïe, ça voulait peut être dire que Loraleen ne souhaitait pas se réconcilier, ou ne souhaitait plus. Une vie sans sa grande sœur ? Faisable … Après tout, même si on n’oublie pas une personne, on s’habitue à son absence. Au fil du temps, même si cette personne nous manque, on est habitué à ce qu’elle ne soit pas là. La routine comme on dit. Le seul problème, c’était que pour les deux ans à venir – cette année et l’année suivante – Alyss serait amenée à voir Loraleen tous les jours, étant dans la même école, la même maison. En fait, si elle n’arrangeait pas tout immédiatement, cela risquait de se finir en guerre ouverte, dans le pire des cas. J’aime Zepelin et je sais que tu l’aimes aussi et qu’il t’aime. J’aime Zepelin et je sais que tu l’aimes aussi et qu’il t’aime. J’aime Zepelin et je sais que tu l’aimes aussi et qu’il t’aime. Décidément, cette stupide méthode ne fonctionnait pas, pas du tout. Alyss réfléchit encore un instant, et elle continua à parler, sans crier et le plus calmement possible. S’énerver ne servirait qu’à envenimer les choses. Il fallait qu’elle se dise que de toute manière, elle n’avait plus rien à perdre. Plus rien excepté sa grande sœur.

- Et puis, c’est délicat à dire comme truc. Je peux pas te le dire comme ça, tout frais et servit sur un plateau ! J’ai essayé de me préparer, de chercher ce que j’allais te dire exactement, mais y’a rien à faire, je trouve rien.

Elle jeta un coup d’œil à ses chaussures, même si elle savait qu’elle ne devait pas baisser le regard. C’était plus fort qu’elle. Elle releva la tête, versa encore quelques larmes et murmura quelques mots …

- Si tu pouvais deviner, ça m’arrangerait.

… Tout en sachant que c’était certainement les mots de trop. Après tout, Loraleen lui avait bien dit qu’elle en avait marre des devinettes. Si seulement elle avait une formule pour retourner en arrière … Ou mieux encore, un retourneur de temps. Alyss avait lu quelques informations concernant ce mystérieux objet. Il était assez rare, et dangereux à utiliser. Le risque, c’était de changer le passé. Mais c’était justement ce que Alyss voulait faire. Mais changer quoi ? Sa rencontre avec Loraleen ? Sa rencontre avec Zepelin ? Cruel dilemme. Peut être changer sa rencontre avec les deux. Au moins, ils seraient heureux de leur côté, et elle du sien. Elle aurait peut être une autre grande sœur de cœur, un autre garçon sur qui jeter son dévolu … Seulement, elle ne ferait que fuir la source de ses problèmes. Et peut être que son autre sœur et cet autre garçon seraient aussi amoureux l’un de l’autre. Tout ce qu’elle aurait fait n’aurait servit à rien. Et puis, elle oublierait peut être tout ce qu’elle avait vécu avec les deux Serdaigles, ce qu’elle regretterait, assurément.

Un jour, en se rappelant de cette journée, elle en rirait tant la situation était ridicule, puérile. Elle serait peut être à côté de Loraleen à ce moment là, celle ci étant mariée à Zepelin, ayant trois magnifiques bambin gambadant autour d’eux. Des minis Loraleen et des minis Zepelin. Mais pour ça, il fallait qu’elle abandonne tous ses espoirs d’être un jour l’élue du cœur de Zepelin. Elle essaya de penser un instant à ce que Loraleen allait faire si elle lui disait la vérité. Allait-elle définitivement couper les ponts avec elle, sachant qu’elle représentait un danger ? Alyss avait des amis, certes, mais elle tenait beaucoup à elle, à sa simple présence. Finalement, Loraleen était pas dans une plus mauvaise position qu’elle ? Alyss regretta de ne pas y avoir pensé plus tôt. Si elle n’avait pas été aussi égoïste, elle aurait su que la meilleure solution était de continuer comme si de rien était, de ne pas l’éviter, de continuer à lui parler même si au bout d’un moment, elle ne tiendrait plus, et qu’elle exploserait, comme un volcan. Elle regardait toujours Loraleen et essaya de chercher quelque chose qui l’aiderait, dans son visage, dans ses yeux … Le problème, c’est qu’elle lui laissait une lourde responsabilité ensuite. Oh et puis zut ! Alyss avait déjà assez souffert, elle ne pouvait pas continuer ainsi.

- J’aime Zepelin, voilà ce qui ne va pas.

Alyss enfuit alors son visage dans ses mains et laissa couler ses larmes. Elle essayait de positiver en se disant qu’elle avait fait quelque chose d’énorme et d’essentiel, mais elle en craignait les conséquences. Et la réaction de Loraleen.

Loraleen s’activa pour s’éloigner le plus possible d’Alyss. Plus elle mettrait de la distance et plus elle pourrait essayer d’encaisser le coup et voire même tenter d’effacer cet épisode de sa mémoire. C’était dur, très dur, chaque pas qu’elle faisait étaient comme symboliques et l’éloignaient de sa sœur de cœur, chaque pas les séparaient aussi bien physiquement que psychologiquement, ou mentalement si vous voulez. Bref, on s’est compris n’est-ce pas. Lora avait envie de se retourner mais au final pourquoi faire ? Ca ne changerait strictement rien, Alyss ne voulait rien dire, elle n’allait tout de même pas la forcer. Elle aurait voulu hurler tellement le comportement d’Alyss lui faisait mal, la faisait souffrir. Elle ne la comprenait plus du tout et ca la rongeait… que s’était-il passé en elle pour qu’elle devienne aussi distante ? Aussi froide, mystérieuse et même énigmatique ? Tant de questions qui étaient sans réponses et qui le resteraient bel bien. Pourtant, la balle était dans son camp qu’attendait-elle pour tenter de tout arranger ? Lora l’aurait fait, elle. C’était certain. Enfin ca dépend… mais dans quel pétrin Alyss s’était-elle fourrée pour qu’elle ne veuille même pas en parler à sa grande sœur ? Ce devait être grave ? Ou très gênant ? Non, en fait, elle n’en savait rien, et elle en avait assez de spéculer. Si ca se trouve ce n’était juste qu’une crise d’adolescente souhaitant un peu d’air et de liberté, d’autonomie, un truc dans le genre.
Au moment, où Lora cessa d’essayer de trouver les raisons pour lesquelles Alyss avait décidé de couper à moitié les ponts, celle-ci la rattrapa et lui prit la main un instant pour la retenir et lança « Non, c’est … Attend ! » avant de soupirer une nouvelle fois. Lora ne prit même pas la peine de se retourner sachant que cette dernière lui lancerait à nouveau une énigme en guise d’explication. C’est vrai cette situation l’avait légèrement mise sur les nerfs, elle qui d’ordinaire est si calme, posée, douce et compréhensive, là elle était quelque peu submergée par ses émotions au point qu’elles se transfèrent en énergie négative. « J’arrive pas à le dire parce que je sais que si je te le dis, rien ne sera plus comme avant, tout sera changé. Entre nous. Ok, j’agis peut être mal ou seulement dans mon intérêt, mais c’est … C’est pas facile, je me déteste pour ne rien faire. J’ai pas la force de tout supporter. Je n’ai plus la force !  » La demoiselle sentait toujours la main d’Alyss dans la sienne et là ferma les yeux… la situation se compliquait à vu d’œil, elles n’allaient peut être pas en sortir indemne il y’aurait de la casse c’était certain… vu comment Alyss en parlait c’était quasiment même sure. « mais me dire quoi bon sang Alyss ! Tu ne vois pas que c’est tout aussi compliqué pour moi ? Je ne comprend pas un traitre mot de ce que tu voudrais me faire comprendre ! Je sais j’suis pas très compatissante et peut être même ouverte aujourd’hui mais tu sais que tu peux tout me dire ! En plus, le fait de ne pas comprendre, d’être complètement à la masse m’énerve encore plus et m’empêche de réfléchir correctement ! Alors trouves la force de tout me dire Alyss… » Alyss pleurait déjà mais là, les quelques paroles plutôt virulentes, d’ailleurs, que lança Lora avaient eu le pouvoir de faire surgir, de ses petits yeux bleu, un autre flot de larmes encore plus puissantes que les précédentes. Et subitement Loraleen se sentie mal, elle ne voulait pas lui faire de mal, elle n’avait pas voulu lui faire de la peine mais il fallait que ca sorte, qu’Alyss sache ce que sa grande sœur avait sur le cœur. Et là, en l’occurrence, c’était fait.

A sa grande surprise, Alyss ne baissa pas la tête ou ne détourna pas le regard, au contraire, elle regarda la demoiselle droit dans les yeux, elle soutenait son regard et une petite lueur au fin fond de ses yeux indiquait qu’elle ne flancherait pas, que cette fois ci elle irait jusqu’au bout. Elle tremblait toujours mais paraissait sincère, elle ne jouait plus. Cependant, lorsque celle-ci afficha un air presque suppliant le regard de Lora se durcit, comme impénétrable, insensible, elle ne l’aiderait pas cette fois ci, alyss devait se débrouiller seule cette fois, elle devait trouver le courage au fin fond de son être et tout dire. Lora patientait toujours plus ou moins patiemment quand bien même au fond elle bouillonnait. « Et puis, c’est délicat à dire comme truc. Je peux pas te le dire comme ça, tout frais et servit sur un plateau ! J’ai essayé de me préparer, de chercher ce que j’allais te dire exactement, mais y’a rien à faire, je trouve rien. » Lora souffla comme désespérée et leva les yeux au ciel se demandant justement ce qu‘elle lui avait fait pour subir une situation pareille ! Alors qu’elle croyait que celle-ci allait tout déballer, Alyss trouva encore le moins de retarder la chose. « Alyss… par pitié… » commença-t-elle sans terminer sa phrase tout en vrillant son regard vers le sol et massant sa tempe. Alyss versa quelques larmes avant de relever le visage, qu’elle avait au préalable baissé pour contempler ses chaussures. « Si tu pouvais deviner, ça m’arrangerait. ». A ces mots Lora voulu hurler « QUUUUUUUUUUUUUUOI ??!!!! TU TE FOUS DE MOI ! » mais elle se retint et senti la chose monter en elle comme une lave en fusion qui dévaste tout sur son passage, qui brule, qui ronge… voilà pourquoi elle ne prit même pas la peine de relever la tête ou de lui répondre. D’ailleurs, Lora ne comprit même pas pourquoi elle s’était mise dans un état pareille ! Pourquoi était-elle énervée à ce point ? Pourquoi en ce moment même avait-elle une subite et féroce envie d’étrangler Alyss ? Tout simplement parce qu’elle aimait c’te gosse plus qu’il n’en était possible et que celle-ci se bornait à ne rien dire, à ne rien expliquer, à ne rien arranger… «  J’aime Zepelin, voilà ce qui ne va pas. » lança-t-elle aussi sec et cru qu’on ne saurait dire quoi. Tellement subitement d’ailleurs que Lora releva la tête brusquement en entendant le nom « Zepelin » elle dévisagea Alyss après avoir lancé un « Heeein ? Quoi ?!! » complètement choquée, surprise, interloquée, ahurie… ce n’était pas possible elle avait du mal entendre, très mal entendre. Toute façon, Lora était tellement amoureuse qu’elle entendait le prénom de son bien aimé partout donc bon là aussi c’était pareil hein ? … non, en fait elle ne se trompait pas, son ouïe avait été parfaite sur ce coup… Elle resta figée deux bonnes minutes si ce n’était quatre ou cinq, elle ne comprit pas ce qui venait d’être dit en fait si mais elle n’arrivait pas à l’analyser…

C’était donc Zepelin cette deuxième personne qu’elle aimait… Lora senti son cœur se gonfler, gonfler, gonfler, comme s’il aspirait à éclater, vous savez comme les ballons de baudruche qu’on gonfle un peu trop. Elle entendit ou plutôt vit les larmes qui coulaient le long des joues de la demoiselle. C’était de trop, c’était trop dur, c’était comme on dit « la goutte qui fait déborder le vase » tout était clair maintenant et tout concordait parfaitement… ses jambes s’engourdirent de même que son esprit commençait à s’embrumer. « alyss…je désolé…c'est trop, j’en peux plus... » lança-t-elle avant de se retourner et courir dans la direction opposée et vers le château dans l’espoir de, cette fois ci, réellement s’éloigner d’elle. Les larmes étaient elles aussi au rendez vous, comment allait-elle gérer cette situation ? Elle aimait tellement Zepelin que ca en devenait une maladif, elle serait capable de tout -ou presque- pour le beau brun mais d’un autre elle aimait également Alyss, comme une sœur, une sœur qu’elle n’avait jamais eu. Deux sentiments totalement différents mais puissant et dévastateur l’un l’autre, elle ne pourrait envisager et même ne serait-ce que penser se séparer de Zepelin ou d’Alyss, c’était impossible, impensable, inimaginable. Les deux faisaient parti d’elle… elle ne pourrait pas et c’est tout… Là, elle n’avait pas envie d’entendre un autre mot, à l’instant même elle voulait rester seule, elle voulait réfléchir, non en fait elle voulait oublier, faire comme si cette journée ne s’était jamais passée, comme si ce matin elle ne s‘était pas levée, comme si son réveil n‘avait pas encore sonné, qu‘était était encore dans un rêve ou plutôt un cauchemar… elle ne pourrait pas encaisser ca, en tout cas, pas maintenant ni même jamais si ca se trouve, c’était trop nouveau, trop frais, trop dur…

Finalement, Alyss reconnut qu’elle avait manqué de tact complet. Elle avait annoncé la nouvelle très durement, plus qu’elle ne l’aurait voulu. Cette scène, elle l’avait imaginé différemment, plus clame, peut être même devant une bieraubeurre. Avec des petits oiseaux chantant autour aussi. Plus sérieusement, elle avait pensé que tout se passerait autrement et que Loraleen serait plus … Compatissante ? Ou au moins, qu’elle la prendrait dans ses bras en essayant de trouver une solution. Avec du recul, Alyss se dit qu’elle s’était voilée la face comme on dit, parce que dans cette situation, il n’y avait aucune solution possible. A moins de se partager le pauvre Zepelin, mais ce n’était pas humain. Imaginez un peu la garde alternée des enfants dont les parents sont divorcés, mais façon petit ami … Ridicule et inhumain.

A présent, la jeune Serdaigle se demandait comment les choses allaient évoluer. Loraleen allait-elle tout raconter à Zepelin ou tout garder pour elle ? Si Zepelin savait, Alyss était sûre qu’elle ne pourrait plus parler avec lui, comme avant du moins. Loraleen venait de partir, disant qu’elle n’en pouvait plus, ce qu’Alyss avait du mal à admettre en premier lieu. C’était elle qui était dans la meilleure position après tout : ses sentiments pour Zepelin étaient réciproques. Alyss avait juste droit à de l’amitié, une simple relation amicale. Loraleen pouvait tout demander à Zepelin, il le ferait. Sauf qu’après réflexion, sa grande sœur avait le droit d’être aussi mal qu’elle après cette nouvelle, annoncé aussi brutalement qui plus ait. Alyss regretta alors de ne pas avoir, encore une fois, repoussé ce moment là. Elle aurait très bien pu raconter un mensonge, et lui dire qu’elle avait des problèmes avec ses amis, ce qui, soit dit en passant ce n’était pas un vrai mensonge, puisque Loraleen et Zepelin font partis de ses amis. Le problème c’est qu’elle ne sait pas mentir, donc cette solution était exclue d’entrée en fait.

Cette fois ci, Alyss n’essaya pas de rattraper sa grande sœur, parce qu’elle savait très bien qu’il fallait du temps pour digérer cette nouvelle. Maintenant, elle ne pouvait plus retourner en arrière et tout ce dont elle avait craint s’était réalisé apparemment. La question c’était de savoir ce qu’Alyss allait faire. Elle avait surtout besoin de réfléchir, donc rejoindre ses amis, les gens de son âge, n’était pas une très bonne idée. Après tout, elle n’était plus vraiment de très bonne humeur donc elle serait particulièrement exécrable. Mais bon, elle avait aussi besoin de se changer les idées, de s’amuser, même si elle n’avait pas vraiment la même définition du verbe « s’amuser » qu’eux. Enfin, à partir du moment où elle pouvait rire un bon coup et décompresser … La jeune Serdaigle se demanda un instant ce qu’allait faire Loraleen. Vu dans l’état dans lequel elle se trouvait, elle n’allait certainement pas aller s’amuser. Et Alyss se trouva égoïste de penser un instant aller rigoler avec ses amis, tout en étant consciente que la situation ne s’y prêtait pas. Une chose était sûre, elle allait fuir la salle commune des Serdaigles et peut être même la bibliothèque, pour la première fois de sa vie.

Avec un soupir, elle attendit quelques instants avant de retourner dans le château. Elle ne voulait pas se retrouver nez à nez dans un couloir avec Loraleen, surtout après cette discussion. Dans une semaine, peut être que tout irait mieux … Elle l’espérait en tout cas. Bon, elle évitera certainement Zepelin aussi, au cas où. Oui, et si elle arrive à l’oublier une semaine, elle serait guérie. Mais oublier une personne aussi rapidement, ce n’était pas possible, même dans le monde des sorciers. Quoique … Elle était parfaitement capable de créer une potion pour lui effacer cette journée de la tête, juste l’après midi. Au risque d’aller voir Loraleen et de faire comme si de rien n’était. Non, finalement, ce n’était pas une bonne idée. Et il fallait qu’elle assume ses choix à présent. Elle avait quinze ans, elle était grande et devait faire face aux conséquences de ses actes. Elle avait choisit de tout avouer, elle l’avait fait sans réfléchir à ce qu’elle disait vraiment, elle devait maintenant assumer.

Dans une semaine, elle tenterait peut être quelque chose pour que tout s’arrange. Genre une réunion entre Loraleen, Zepelin et elle, pour mettre tout au clair. Et puis peut être qu’elle déciderait de tourner la page définitivement, faire comme si elle n’avait jamais rien ressenti pour le jeune homme. Au fond d’elle, elle aurait toujours des sentiments, c’est sûr, mais au moins Loraleen serait plus tranquille, n’aurait plus à s’inquiéter et serait heureuse. Des garçons, il y en avait dans tous les couloirs après tout, pas comme Zepelin, d’accord, mais il y en avait plein. Une réunion n’était pas une mauvaise idée selon Alyss, mais encore fallait-il que les deux autres acceptent. De toute manière, pour le moment, il fallait attendre que tout se passe, que Loraleen arrive à accepter ce que la jeune Serdaigle lui avait annoncé.

Alyss pensa qu’elle avait suffisamment attendu à présent et qu’elle pouvait rentrer au château sans risque. Toujours dans ses pensées, elle se dirigea vers Poudlard, traînant des pieds, ses yeux encore mouillées de larmes. C’est alors qu’elle entendit quelqu’un l’appelait. Elle essuya son visage avec le revers de sa manche, pour éviter de montrer qu’elle avait pleuré et surtout pour éviter de devoir donner des explications. En affichant un sourire radieux, elle se retourna et reconnu une amie de Gryffondor, qui, après l’avoir salué et lui demander comment elle allait, l’embarqua dans une grande conversation sur une fille qui avait embrassé un autre, qui était déjà pris et lui décrivit toute l’histoire. Bon, au moins, elle oublierait ses problèmes à elle quelques temps, même si elle ne sortait pas vraiment du contexte.

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